Décédé le 31 décembre 2022, Benoît XVI sera enterré jeudi prochain place Saint-Pierre lors d’une cérémonie religieuse présidée par le Pape François.
Mgr Pierre d’Ornellas, Archevêque de Rennes, rend hommage au Pape de la douceur.
Benoît XVI restera le Pape de la douceur car il était épris de la vérité, reçue comme un don toujours plus ample.
Grand érudit, il n’a jamais cherché à défendre ses propres idées mais à servir la vérité. Face à elle, il se sentait petit et se méfiait comme instinctivement de toute violence cherchant à imposer ses vérités.
Dans toutes les rencontres que j’ai eu la chance de vivre avec lui, j’ai toujours vu en lui l’écoute attentive, la douceur et l’humilité. Je me souviens d’un échange fraternel, au cours duquel je l’ai surpris entrain de fermer les yeux alors qu’il prononçait le mot biblique « notre grand Dieu ». J’ai perçu l’homme de Dieu !
Il laisse derrière lui l’image éloquente du serviteur, « humble ouvrier » dans l’Église du Seigneur. Il prit de courageuses décisions pour lutter contre les abus sexuels dans l’Église. Il l’a servie autant qu’il a pu, allant jusqu’au bout de ses forces et jusqu’à discerner en conscience devant Dieu qu’il était sage de démissionner de sa charge de Pape, en raison de ses faiblesses ressenties, notamment au cours de ses voyages. Il l’a annoncé le 11 février, journée de prière pour les malades.
Je suis triste de le savoir décédé, mais je suis sûr qu’il est avec son cher Seigneur. Il a confié qu’il aimait beaucoup cette prière : « Que jamais je ne sois séparé de toi. » Je prie pour lui afin que cette prière se réalise pour lui.
Merci à lui pour tout son service de l’Église depuis qu’il a été ordonné prêtre puis évêque, pendant les 24 années au côté de saint Jean-Paul II, et durant ses 8 années de pontificat.
Ses nombreux écrits resteront des références auxquelles beaucoup pourront continuer à puiser.
Comme Pape, dans sa dernière Exhortation, concernant le Moyen Orient, qu’il a donnée en étant au Liban, il attire l’attention sur l’importance cruciale pour la paix du droit fondamental à la liberté de conscience et à la liberté religieuse. Il y proclame l’admirable vocation de tout être humain « à se laisser assimiler par la vérité », celle-ci ne se découvrant pas autrement que dans l’amour du frère.
Sa première encyclique « Dieu est amour » demeurera sa belle affirmation de foi et son lumineux message pour toute l’humanité : son appel à un « cœur qui voit » pour aimer vraiment et avec compétence, retentit plus que jamais.
Prions pour lui
+ Pierre d’Ornellas